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dimanche 7 février 2016

C'est officiel: la Turquie suit l'exemple d'Hitler vers un Islamo-fascisme

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Le démantèlement de la liberté d'expression en Turquie va au-delà du qualificatif : »Inquiétant»

par Burak Bekdil  Gatestone Institute 27 Janvier, 2016 
adapté le 7/2/2016 par l'Observatoire du Moyen Orient
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Initialement publié sous le titre "Turquie: Mort à la liberté d'expression."


Un acte d'accusation criminelle a été déposée contre Sedat Ergin (à gauche), rédacteur en chef du journal le plus influent du pays, Hurriyet, pour avoir prétendument insulté le président turc, Recep Tayyip Erdogan (à droite).

Pour défendre sa quête pour un système présidentiel fort, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a cité l'Allemagne de Hitler comme une forme efficace de gouvernement.

Oui, at-il dit, vous pouvez avoir un système présidentiel dans un Etat non-fédéral comme dans l'Allemagne de Hitler.

Plus tard son bureau a affirmé que la métaphore présidentielle de «Hitler en Allemagne" avait été "déformée" par les médias.

Les paroles d'Erdogan sur l'Allemagne hitlérienne peuvent ou non avoir été déformés, mais la façon dont il gouverne la Turquie rappellent fortement la façon dont Hitler a gouverné le Troisième Reich.

Avec ou sans la distorsion des mots de M. Erdogan, un acte d'accusation criminelle a été déposée contre Sedat Ergin, rédacteur en chef du journal le plus influent du pays, Hurriyet. Les procureurs ont demandé jusqu'à cinq ans de prison pour Ergin, pour avoir prétendument insulté Erdogan. L'acte d'accusation affirme que Hurriyet  a insulté le président en paraphrasant sa remaraque du 6 septembre 2015 au sujet d'une attaque par le PKK à la frontière irakienne, qui a tué 16 soldats turcs.

Ces accusations insensées ne sont plus nouvelles dans la Turquie d'Erdogan. Le 11 janvier, les procureurs ont ouvert une enquête pénale contre l'hôte et producteur d'un talk show populaire sur des accusations de «propagande terroriste». Cette enquête a été déclenchée après qu'un appelant, se présentant comme instituteur, a protesté contre les pertes civiles lors des opérations de sécurité récentes contre le PKK. Il a exhorte le public à faire entendre sa voix contre la mort de "l'enfant à naître, les bébés et leurs mères." Il n'a même pas mentionné le PKK.

En Turquie, 500 journalistes auraient été licenciés en 2015, tandis que 70 autres ont été soumis à des violences physiques.
Selon un rapport de l'Association turque des journalistes, 500 journalistes ont été licenciés  en Turquie en 2015, tandis que 70 autres ont été soumis à des violences physiques.

Trente journalistes restent en prison, la plupart du temps sur des accusations de terrorisme. Inutile de dire qu'invariablement les journalistes malheureux sont connus pour être critiques de M. Erdogan.

Les journalistes ne sont pas les seuls menacés par un appareil judiciaire et policier résolument fidèle à Erdogan. Le 15 janvier, la police a détenu des dizaines de chercheurs qu'Erdogan avait étiquetés «peuple des ténèbres» pour avoir signé une déclaration dénonçant les opérations militaires contre le PKK.
Plus de 1.100 turc et 300 universitaires étrangers ont signé la déclaration que les procureurs turcs accusent "d'insulter l'Etat et engagée dans la propagande terroriste au nom du PKK." Juste avant les arrestations, Erdogan a dénoncé les signataires et a appelé le pouvoir judiciaire à agir contre la «trahison».

"Juste parce qu'ils ont des titres tels que professeur ou docteur en face de leurs noms ne les rend pas éclairés. Ce sont des gens sombres," a déclaré M. Erdogan. "Ils sont méchants et vils parce que ceux qui siègent du côté des méchants sont méchants eux-mêmes."

Dans leur déclaration, ces «traîtres», ont dit qu'ils refusaient de "se taire sur le crime" et ont appelé le gouvernement à mettre un terme à ce qu'ils ont appelé un «massacre».
Un chef de la mafia condamné, un homme notoirement ultra-nationaliste, a menacé publiquement les signataires: «nous allons nous doucher dans leur sang." Contrairement aux universitaires «terroristes», il n'a pas, jusqu'à présent, été mis en examen pour cette menace.

"Pour la démocratie turque (quelle que soit le sens de ce terme) c'est une nouveau point bas . Cette affaire confirme que c'est une« démocratie » où la liberté d'expression disparaît de plus en plus vite. C'est une « démocratie », où la« voix de la nation », qui est, en pratique, la voix de la majorité politique et de son leader glorifié, intimide et muselle les voix dissidentes ", a écrit le chroniqueur du Hurriyet, Mustafa Akyol.

Les statistiques du  Ministère de la Justice turc  expliquent peut être le mieux l'énorme déficit de la démocratie dans la Turquie d'Erdogan. Les prisons de la Turquie ont une capacité totale de 180176 détenus. En date du 13 Janvier, la Turquie avait un total de 179611 détenus, ce qui signifie qu'il n'y aura pas d'espace si les procureurs turcs détiennent seulement 565 personnes de plus.


L'Europe, chérissant ses relations «transactionnelles» avec la Turquie, préfère regarder ailleurs.



Tout cela ne se passe pas en Allemagne des années 1930, mais dans la Turquie du 21 ème siècle.

Pendant ce temps, l'Europe, chérissant ses relations «transactionnelles» avec la Turquie, préfère regarder de l'autre en sifflotant.






Tout ce que l'Union européenne a trouvé à déclarer au sujet de la poursuite des universitaires qui ont signé la déclaration, était que c'est: "extrêmement préoccupant". Bruxelles ne peut pas voir que les affaires en Turquie ont dépassé il y a longtemps le seuil du "extrêmement préoccupant".

Le journaliste éminent Can Dundar, qui a été jeté en prison sur des accusations de terrorisme le 26 novembre avait raison quand il a écrit dans une lettre ouverte au Premier ministre de l'Italie, Matteo Renzi, que «le rapprochement entre la Turquie et l'Union européenne sur les réfugiés ne doit pas occulter les violations des droits et des libertés fondamentales en Turquie pendant le processus d'adhésion du pays à l'UE ".

En réalité, les irrégularités de la Turquie sont trop gros pour être cachés derrière les expressions diplomatiques habituelles telles que «préoccupation» et «inquiétant». Avant la réunion du Premier ministre turc à Londres, Ahmet Davutoglu avec David Cameron, plus de deux douzaines de grands écrivains, dont David Hare, Tom Stoppard, Hari Kunzru, William Boyd, Ali Smith, Sarah Waters et Monica Ali, ont appelé le Premier ministre britannique à exhorter le gouvernement turc à mettre fin à la répression contre la liberté d'expression.
Les branches anglaise, galloise et écossaise du PEN le disent en langage clair: "Au cours des cinq derniers mois, l'intimidation, les menaces et même les agressions physiques contre des journalistes, des écrivains et des éditeurs sont devenus la norme [en Turquie]."

La Turquie est maintenant plus que "préoccupante".
Burak Bekdil est un chroniqueur du journal turc Hürriyet Daily  et membre du Forum du Moyen-Orient.

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